Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"L'avenir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves."

Eleanor Roosevelt 

Jérémy TRACQ
Né le 12 janvier 1987 à St-Jean-de-Maurienne
Originaire de Bessans (Savoie - 73)

 

Maire de Bessans


Vice-président de la
Communauté de Communes
Haute-Maurienne Vanoise



Vice-Président du
Syndicat du Pays de Maurienne



Président de la
Mission Locale Jeunes Pays de Maurienne



Vice-président du
Centre "La Bessannaise"



Adhérent à Les Républicains


Correspondant Local de Presse
pour le Dauphiné Libéré


 

Téléchargez mon CV

Contactez-moi

Par téléphone : 06 89 49 12 24

Par mail : jeremy.tracq@orange.fr

Par courrier : Rue du petit Saint Jean
                     73480 BESSANS

Vidéos du moment

Découvrez
Bessans en famille

Découvrez
Bessans entre amis

50 ans de la station de Bessans
Février 2022 - Maurienne TV

La Grande Odyssée VVF
Janvier 2024 - TF1

Haute-Maurienne Vanoise
Février 2024 - TF1

Agenda

Bessans
11 et 12 janvier 2025
Marathon International de ski de fond

Bessans

Haute-Maurienne Vanoise

Saint-Jean-de-Maurienne

Savoie

Politique

Sport

Football

OM

Actualité

Insolite

31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 12:12

Aime-et-Odile---1980--1-.jpg Aime-et-Odile---2012--1-.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aimé Tracq a fêté en 2012 ses 92 ans. Né le 9 avril 1920, il est l’homme le plus âgé de Bessans. La doyenne du village, sa cousine Lisa Tracq, le précède de 10 ans. Aimé a eu une vie bien remplie qu’il prend plaisir à raconter. Si le poids des années rend certaines dates imprécises, ses souvenirs restent solidement ancrés dans son esprit et lui permettent de porter un large regard sur les évolutions de nos modes de vie.


Confortablement installé sur son canapé à Saint-Jean-de-Maurienne, où il passe désormais l’hiver avec sa femme Odile, Aimé estime appartenir à une génération particulière : « Entre notre jeunesse et aujourd’hui, tout a tellement changé. Je crois qu’aucune génération n’a vécu cela. ».

 

Son récit tend à le confirmer.


Enfant, il a vécu à Bessans sans ne jamais en sortir ou presque. Dans les milieux ruraux de l’époque, les besoins et les moyens de se déplacer étaient limités.


Alors qu’aujourd’hui, n’importe quel jeune parcourt des centaines de kilomètres à travers la France et le monde, Aimé avait 18 ans quand il a vu pour la première fois Modane, pourtant à seulement 35 kilomètres : « Nous étions quelques copains à avoir eu notre premier vélo de course et nous sommes partis voir à quoi ressemblait la ville ».


C’était juste avant le début de la Seconde Guerre Mondiale et l’occupation du village par les soldats italiens puis allemands. Pendant cette période difficile, Aimé s’est attelé à la cuisson du pain, mais aussi à la distribution du courrier.


Son entrée dans l’univers postal fut le début de sa longue carrière au sein de l’établissement public, qui allait durer jusqu’à sa retraite en 1980. Après avoir réalisé la tournée de Bissy (ancienne commune désormais intégrée à Chambéry) et exercé comme convoyeur dans les trains, il a été nommé officiellement facteur de Bessans.


« Quand je vois aujourd’hui les jeunes qui galèrent pour trouver du travail, je me dis que nous avons vécu une époque bien plus facile à ce niveau. Nous avions la chance de pouvoir trouver un emploi du jour au lendemain sans grande difficulté », analyse Aimé.


Son poste de facteur n’était cependant pas de tout repos, bien au contraire. Il l’a exercé dans des conditions parfois très difficiles.

 
« En vélo l’été ou en skis l’hiver, il fallait livrer le courrier tous les jours. Même quand il y avait d’importantes chutes de neige, je me rendais dans les hameaux de la vallée d’Avérole et jusqu'à l’Ecot. Il y avait beaucoup plus de neige que maintenant et je prenais des risques. Il m’est arrivé d’avoir la chance de passer quelques minutes seulement avant une avalanche ».


Quand on sait les précautions qui sont prises de nos jours de sécuriser et fermer les routes au moindre danger, on comprend évidemment le fossé qui existe entre les deux époques.


Pendant qu’Aimé bravait la tempête, Odile attendait à la maison, s’occupant de leurs cinq enfants avec toujours la crainte que son mari ne rentre pas.


« Il n’y avait pas de moyen de communiquer pour se rassurer », explique-t-elle.
« Quand je vois aujourd’hui la facilité qu’il y a à s’appeler et s’envoyer toutes sortes de messages, je me dis que cela m’aurait été bien utile », renchérit Aimé.


Les technologies ne faisaient en effet par partie de leur quotidien. Aimé et Odile se souviennent comme d’une petite révolution l’acquisition de leur premier téléviseur, l’un des seuls du village à l’époque.


Forcément, plus de 60 ans après, ils ont du mal à appréhender tout ce qu’il est possible de faire avec les nouvelles technologies.


« Ca nous dépasse. C’est sans doute formidable de pouvoir communiquer facilement avec des personnes du monde entier, de voir des vidéos et des photos instantanément, de tout savoir tout de suite, mais nous ne sommes plus dans le coup pour comprendre tout cela. Ca ne fait pas partie de nos vies », reconnaît Aimé.

 

Il précise : « Au début des années 40, j’étais très occupé mais comme beaucoup, je cherchais à savoir comment évoluait la guerre et si la libération approchait. Je suivais cela à la radio. Avec Internet, j’aurais eu les informations plus vite ! ».


Aimé et sa femme ont aussi été les premiers à Bessans à louer des skis pour les touristes de passage. « Il n’y avait pas encore de station mais les gens skiaient sur le plateau en faisant leurs propres traces. Nous laissions les paires de ski devant la porte pour indiquer que dans l’écurie légèrement réaménagée, les gens pouvaient louer, matin comme après-midi », expriment-ils en chœur.

 
Aimé pratiquait également l’agriculture (avec des moyens mécaniques restreints mais confortables pour l’époque), a été conseiller municipal de 1971 à 1977 et s'est investi dans de nombreuses associations et confréries.


On comprend donc que la vie d’Aimé et Odile a été bien remplie et laisse des souvenirs impérissables.


Au terme de ce récit forcément condensé mais sans conteste passionnant, Aimé et Odile ne cachent pas leur joie de profiter encore de la vie à deux, après 66 ans de mariage : « Quand on pense à tous nos amis de jeunesse qui nous ont quittés au fil des années, nous nous disons que nous avons de la chance d’être encore tous les deux, plutôt en bonne santé », conclut Aimé.

 

 

En bref
Pierre Aimé TRACQ
Né le 9 avril 1920 à Bessans
Marié, 5 enfants, 11 petits-enfants, 8 arrière-petits-enfants
Facteur et agriculteur, retraité depuis 1980

Partager cet article
Repost0

commentaires